18 mars 2021 4 18 /03 /mars /2021 19:13

La neuro-esthétique de Guillaume Bottazzi
La neuro-esthétique est une esthétique empirique. Cette discipline vise à l’étude des perceptions esthétiques sur l’art du point de vue de la science. François Dagognet a écrit : « Puiser au dehors plutôt qu’au-dedans » 1, et cette démarche doit s’appliquer à l’art qui, en se nourrissant des neurosciences, change de paradigme. La neuro-esthétique est une renaissance de l’art ; elle marque un grand tournant : le passage d’un monde à un autre.

La neuro-esthétique utilise des connaissances issues des neurosciences, ce qui permet de mieux appréhender les effets d’une œuvre sur l’humain et de les optimiser. Cette approche relève d’une étude des phénomènes, ayant pour ambition d’optimiser les vertus d’une œuvre d’art. Ainsi, en opposition à l’art moderne, l’œuvre échappe à la doctrine qui relève d’une croyance spéculative, hasardeuse et fermée, puisqu’elle se base sur des faits ou des effets observés. La neuro-esthétique permet d’optimiser les bénéfices d’une œuvre, et donc d’élargir son champ de portée.

L’arbitrage
Nous pouvons aujourd’hui reconnaître la pertinence des artistes ou pas. Par exemple, Vassily Kandinsky a écrit que l’art permettait de s’élever spirituellement 2 ; il avait raison, car nous pouvons, grâce aux neurosciences, voir que l’art crée une activité cognitive et module nos neurones.

Le neuroscientifique Eric Kandel, dans « Art et réductionnisme », explique pourquoi l’art abstrait force notre activité cérébrale. Il explique qu’une œuvre abstraite, avec de surcroît des contours diffus, va produire une activité cérébrale plus importante chez l’observateur. Le peintre Henri Matisse avait par ailleurs raison en écrivant que « le rôle de la peinture est de donner ce que la photographie ne donne pas »3.

Le neuroscientifique Helmut Leder, dans « un regard psychologique sur l’art de Guillaume Bottazzi » 4 montre pourquoi mes œuvres tendent à favoriser le bien-être. Ce dernier a une connotation qui est mal vécue par une catégorie de personnes, mais c’est parce qu’ils ne savent pas que si l’œuvre ne suscite pas d’empathie, elle ne crée tout simplement pas d’activité cognitive, ou peu.

L’immersion
La dimension des œuvres emmène le spectateur dans une expérience sensorielle immersive, ce qui permet de l’enregistrer dans le registre de nos expériences personnelles. Cela explique pourquoi mes créations tendent à être plus grandes que l’humain. Aussi, l’installation n’est pas une particularité de notre époque, puisque nous bénéficions d’un héritage d’œuvres immersives – comme l’art pariétal ou comme les fresques italiennes par exemple.

Les neurosciences permettent d’anticiper l’avenir
Par exemple, comme nous savons que notre perception est globale, la conséquence est notamment que les œuvres d’art s’intégreront dans notre quotidien avec des dispositifs qui ne seront plus réalisés à partir de bouts de ficelles, contrairement à ce que nous pouvons observer parfois dans des musées et centres d’art contemporains.

Phénoménologie
L’écrivain Allemand Karl Philipp Moritz avait raison d’écrire que l’œuvre d’art postule de l’expérience du spectateur. L’œuvre n’est pas science, mais elle utilise la science pour avancer. L’œuvre d’art est une matière plastique et malléable.

1 François Dagognet, Changement de perspective : le dedans et le dehors.

 

2Vassily Kandinsky, Du spirituel dans l’art.

3 Henri Matisse, Entretien avec Georges Charbonnier dans l’émission de télévision Couleurs du temps, 1951.

4 Helmut Leder et Marcos Nadal, L’art des courbes dans le monde réel : un regard psychologique sur l’art de Guillaume Bottazzi.

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